La réforme des heures pleines et heures creuses imposera de nouveaux créneaux horaires pour la facturation de l’électricité dès le 1er août 2025. Certains contrats en cours ne bénéficieront d’aucune dérogation, même si leur échéance intervient après cette date. Le tarif réglementé du gaz poursuivra sa disparition progressive, tandis que les mécanismes de prix dynamiques s’étendront à davantage de fournisseurs.
Les évolutions prévues bouleversent les habitudes des ménages et des entreprises, en modifiant les repères tarifaires et les stratégies de consommation. Les conséquences se feront sentir dès la première facture suivant la mise en application.
Ce que le 1er août 2025 réserve pour l’électricité : les grandes lignes à retenir
Le 1er août 2025 ne passera pas inaperçu pour les consommateurs d’électricité. Particuliers et professionnels verront leurs repères bousculés, car la commission de régulation de l’énergie (CRE) va revoir l’ensemble des règles du jeu. Le fameux tarif réglementé de vente, qui a longtemps servi de référence, sera réévalué pour intégrer les coûts liés à la modernisation des réseaux et à la transition énergétique.
L’actualisation du TURPE (tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité) ne sera pas neutre : la part fixe de l’abonnement gonfle, frappant particulièrement les foyers modestes qui consomment peu. La part variable, elle, s’assouplit et s’adapte davantage au volume effectif d’électricité utilisé. Les entreprises aussi devront s’ajuster, puisque les seuils séparant les offres de marché des tarifs réglementés seront revus.
Voici ce qui attend les usagers dès la mise en œuvre :
- TVA sur l’abonnement : elle s’étendra à de nouveaux postes, conséquence directe de la réforme de l’accise.
- La facture d’électricité affichera désormais une ventilation détaillée entre fourniture, réseaux, taxes et contributions. Impossible de passer à côté de la réalité du coût.
- Les foyers équipés d’un compteur Linky profiteront d’une tarification plus fine, mieux adaptée à leurs usages et aux signaux prix.
La CRE prévoit également un rapprochement entre les méthodes de facturation de l’électricité et du gaz. Petit à petit, la frontière entre tarifs réglementés et offres de marché s’estompe. Résultat : comparer devient une nécessité, plus un choix. Les consommateurs devront ajuster leurs habitudes et faire des arbitrages pour optimiser leur budget énergie, dans un environnement où la flexibilité prend le dessus.
Réforme des heures pleines/heures creuses : ce qui va changer dans votre quotidien
La réforme des heures pleines/heures creuses prévue pour le 1er août 2025 vise à coller au plus près des capacités réelles des réseaux publics. Fini le découpage figé de huit heures creuses contre seize heures pleines. À la place, un fonctionnement plus souple, calé sur les pics de consommation et l’arrivée massive des renouvelables.
Le compteur Linky devient l’outil central de cette évolution. Il permet d’affiner les plages tarifaires et d’offrir aux consommateurs une lecture claire de leur profil de consommation. Les heures creuses ne seront plus forcément cantonnées à la nuit ; elles pourront apparaître en pleine journée, activées par les gestionnaires de réseaux selon les besoins du moment.
Ces changements se traduisent concrètement par :
- Pour les ménages équipés, un tarif d’utilisation des réseaux ajusté en temps réel, qui colle à la consommation effective.
- Pour les professionnels, une structure contractuelle repensée, avec des créneaux tarifaires plus flexibles et des outils de pilotage automatisés.
La tarification dynamique s’inscrit dans une logique de flexibilité renforcée. On attend des utilisateurs qu’ils modifient le fonctionnement de certains appareils, chauffe-eau, voiture électrique, électroménager, pour profiter des périodes les moins sollicitées. Cette évolution permet non seulement de limiter les coûts d’utilisation du réseau, mais aussi d’intégrer davantage de production solaire ou éolienne.
Cette réforme dépasse la simple question des prix. C’est la nature même du contrat d’électricité qui évolue : il devient un véritable levier de pilotage énergétique, plus seulement une addition à régler chaque mois.
Hausse, stabilité ou baisse : à quoi s’attendre pour les prix de l’électricité et du gaz ?
Le 1er août 2025 s’annonce déjà comme un jalon sur le marché de l’énergie. Selon la commission de régulation de l’énergie (CRE), les prix de l’électricité destinés aux particuliers devraient demeurer stables pour le tarif réglementé de vente. Les années 2023 et 2024 ont déjà connu leur lot d’ajustements, entre hausse de la volatilité et révision du TURPE. L’année 2025 devrait donc s’inscrire dans une phase d’équilibre, du moins pour la majorité des foyers.
Le gaz, lui, suit une trajectoire différente. La disparition progressive du tarif réglementé ouvre la porte à une concurrence accrue entre fournisseurs alternatifs. Les offres de marché, souvent indexées sur les prix de gros, évolueront au gré du climat, des niveaux de stockage en Europe ou de l’actualité géopolitique. Professionnels et particuliers avisés surveillent déjà de près l’évolution du MWh sur les marchés.
Le montant final de la facture d’électricité dépendra aussi de la nouvelle TVA sur l’abonnement et de l’accise sur l’électricité, dont les contours seront précisés sous peu. Les choix politiques pèseront sur la part fiscale de la note. Derrière la stabilité annoncée, des écarts pourraient se creuser selon la structure des offres et la qualité du réseau local.
Pour résumer les tendances à surveiller :
- Maintien du tarif réglementé électricité à son niveau actuel
- Variabilité accrue sur les offres de marché gaz
- Influence croissante des taxes et de la régulation sur la facturation
Quels réflexes adopter pour mieux anticiper ces évolutions ?
L’année 2025 réclame de la réactivité, aussi bien chez les particuliers que dans les entreprises. Les certificats d’économies d’énergie (CEE) continuent d’offrir des aides pour la rénovation, l’isolation ou l’amélioration de l’efficacité énergétique. Bailleurs sociaux comme petites entreprises ont tout intérêt à saisir ces opportunités, en adaptant les démarches à la taille de leur parc ou de leur activité.
Le suivi précis de la consommation, facilité par le compteur communicant, devient un atout. Il permet d’identifier rapidement les dérives, de tester de nouveaux outils d’analyse énergétique, de comparer les offres, et d’anticiper l’intérêt d’un passage en heures creuses si le profil s’y prête. Les stratégies d’ajustement prennent tout leur sens pour limiter l’alourdissement de la facture lors des périodes les plus chères.
Voici quelques leviers à activer pour mieux gérer la transition :
- Miser sur les solutions de pilotage intelligent : applications mobiles, alertes de consommation ou programmateurs peuvent réellement faire la différence.
- Profiter des aides dédiées à la transition énergétique : CEE, primes à la rénovation, accompagnement sur mesure.
- Se tenir informé via les publications de la commission de régulation de l’énergie (CRE), qui détaille les évolutions tarifaires et les scénarios à venir.
Le paysage énergétique français avance à grands pas vers plus de flexibilité et de sobriété. Les consommateurs les plus réactifs ajustent leur contrat, négocient avec les fournisseurs alternatifs, et intègrent désormais le critère des gaz à effet de serre dans le choix de leur offre. L’énergie n’est plus un simple service, mais un terrain d’arbitrage et d’innovation pour tous.
